Mes contemporains me dégoûtent, une partie de mes confrères me dégoûtent, les bonnes âmes me dégoûtent, la bêtise et l’inculture ambiantes me dégoûtent. Nous vivons dans un pays où il est de bon ton de garder ses nerfs. De ne jamais trop s’énerver, parce qu’en Suisse, rien n’est jamais vraiment grave. Pire, nous vivons dans un pays où s’énerver vraiment est rapidement éliminatoire. Dans une sorte de réflexe de groupe qui fonctionne en creux comme une prime à la médiocrité, le débat public helvétique disqualifie ceux qui s’énervent, parce qu’ils s’énervent.
Source: Le Temps October 20, 2023 18:11 UTC