Avec ses bacchantes qui éveillent l’image d’un Germinal réécrit dans la Ruhr, Brötzmann avait quelque chose du géant tonitruant mais bienveillant. On se souviendra du titre du disque qui, en 1969, l’aura pour la première fois mis sur le devant de la scène: Machine Gun. C’est le surnom que lui donnait Don Cherry; c’est surtout l’image la plus pertinente à disposition de qui souhaiterait décrire les épisodes d’averses sonores que Brötzmann aura fait tomber de son pavillon au fil des décennies. Premièrement: la brutalité revendiquée avec laquelle jouait Brötzmann n’est en rien une impasse – ses pièces sont des fêtes pleines d’énergie. Le souffle de Peter Brötzmann abattait les murs.
Source: Le Temps June 23, 2023 12:54 UTC