Ces lectures ponctuent le long cheminement expiatoire qui conduit le chrétien tout au long du Carême vers la lumière de Pâques. Le terme « Ténèbres » renvoie, lui, à l’usage puissamment théâtralisé de la lumière, avec l’extinction progressive d’un cierge à la fin de chaque psaume. Des chefs-d’œuvre signés Charpentier et CouperinMarc-Antoine Charpentier a composé 31 leçons de 1670 à 1692 mais on ne conserve qu’un cycle complet de Neuf leçons destiné aux religieuses de l’Abbaye-aux-Bois en 1680 et des fragments de Neuf répons du Mercredi Saint. En 1713, François Couperin publie à son tour Neuf leçons de Ténèbres à une, et à deux voix, destinées aux clarisses de l’Abbaye royale de Longchamp. Quinze ans plus tard, un autre maître du style français, Michel-Richard de Lalande, offrira aux dames de l’Assomption un cycle de Trois leçons, assorti d’un Miserere : chromatismes et longs silences en soulignent l’atmosphère lugubre.
Source: La Croix April 07, 2020 16:52 UTC