Lorsque les mots manquent, comme lorsqu’il s’agit de décrire la violence qui déferle méthodiquement, jour après jour, sur des millions de civils à Gaza, en Cisjordanie et au Liban, c’est entre autre parce que la mémoire a failli. Les mots manquent lorsqu’on ne sait plus se remettre en mémoire le passé, lorsque l’histoire des vaincus s’efface à force d’être réécrite par les vainqueurs, ou que celles et ceux qui tentent de l’écrire au présent sont impitoyablement réduits au silence. C’est ce qui nous la rend si familière et si précieuse. Depuis quelques semaines, les historiens sont de plus en plus nombreux à prendre la parole. Mais surtout, grâce à elle, les mots ne nous manqueront plus.
Source: Le Courrier October 10, 2024 00:18 UTC