Cette réforme pourrait aussi être parfaitement juste, si on pouvait y consacrer les moyens permettant de tenir compte de toutes les situations particulières. C'est là où commencent les problèmes : une réforme d'un système de retraites n'est pas, comme le sont beaucoup d'autres réformes publiques, une décision simple, qu'on peut prendre ou ne pas prendre, pour autoriser ou interdire telle ou telle activité. On en est là avec le régime des retraites : il constitue une partie vivante, un organe du corps social. Le gouvernement a tous les moyens démocratiques pour faire voter la réforme sans plus rien écouter de personne. Mais pas toujours ; et même, de moins en moins, puisque le projet pourrait devenir la transformation de l'homme lui-même, et du corps social, en un artefact, un robot.
Source: Les Echos December 26, 2019 15:00 UTC