Dans son discours de politique générale, cet après-midi, le Premier ministre doit traduire en réformes prosaïques l'adresse lyrique du chef de l'Etat, hier, au château de Versailles. A lui d'en assumer les conséquences en taillant plus sévèrement dans la dépense publique - la plus élevée de toute l'OCDE, après la Finlande - ou en relevant quelque peu la taxe foncière. Mais différer la réforme de l'ISF ne serait pas seulement ramener Emmanuel Macron dans le camp de ces présidents d'avant, libérés, sitôt élus, de leurs engagements électoraux. A travers le sort réservé à l'ISF, mais aussi au projet de fiscalité unique à 30 % sur les revenus du capital, est posée une question simple : voulons-nous vraiment changer de modèle économique ? A contrario, l'élan nouveau insufflé à l'économie française par la vision entrepreneuriale d'Emmanuel Macron invite à ne plus accepter ces concessions technocratiques.

Source: Les Echos July 03, 2017 22:52 UTC