Un monde de plus en plus heurté, où se posent tant de graves questions lancinantes, requiert d’emblée l’attention d’un théâtre avant tout préoccupé d’intervenir sur le présent brûlant. Olivier Maurin (Cie Ostinato), en résidence de création au TNP-Villeurbanne, après s’être attaché à maints auteurs modernes ou résolument d’aujourd’hui (Kafka, Marieluise Fleisser, Daniil Harms, Daniel Danis, Gregory Motton, Daniel Keene, Pauline Sales ou Ivan Viripaev), a pourtant décidé de s’attaquer au Dom Juan de Molière (1). Il ajoute : « J’aimerais, même si je sais que ce n’est pas possible, ne pas avoir de vision trop préétablie de Dom Juan. En vêtements actuels, avec quelques chaises et un rideau de tulle en fond de scène, la fable illustre se déroule tout uniment. Certes, le texte est dit, la moindre des choses, mais on guette en vain l’exposé des motifs qui, dès la création de Dom Juan (1665), en firent un brûlot philosophique.
Source: L'Humanite December 08, 2019 19:30 UTC