En annonçant hier que le mégaprojet de centrale nucléaire de Hinkley Point allait coûter plus cher et prendre plus de temps que prévu, EDF a perdu un joker. Certains vont accuser le groupe d'avoir tout fait pour lancer un chantier en omettant de reconnaître que les risques étaient bien plus élevés qu'officiellement annoncé. D'autres ajouteront que, engagé dans une fuite en avant, le groupe va dépenser des milliards en se disant que les sommes dilapidées aujourd'hui empêcheront demain de faire machine arrière. Mais sa tutelle politique, ses actionnaires, ses administrateurs et ses salariés ne feront pas indéfiniment confiance à ce géant qui fait déjà figure d'exception en étant l'un des rares industriels encore prêts à investir massivement dans un nucléaire que de plus en plus délaissent. Cette promesse commence à s'effriter, et même si l'électricien promet que l'essentiel est préservé, que la rentabilité sera au rendez-vous et que les nouveaux délais seront désormais tenus, il ne faudrait pas que ce chantier dérive lentement mais sûrement.
Source: Les Echos July 03, 2017 22:52 UTC