Dix mois après s'être débarrassés de leurs bourreaux, les habitants de la ville irakienne de Mossoul votent vendredi pour tourner la page des jihadistes qui assimilaient le mot "élection" à un péché. "Daech nous répétait tout le temps dans les mosquées que la démocratie était une forfaiture pour l'islam. "Nous avons voté pour nous faire entendre", assure Amina, qui comme toutes les Irakiennes était cantonnée chez elle et n'avait pas son mot à dire dans la vie publique, durant les trois ans où l'EI faisait la loi. "Maintenant que nous sommes libérés de Daech, on vote pour la sécurité et la reconstruction", affirme Oum Sebhane, 63 ans, le visage barré par un immense sourire et vêtue d'une longue robe noire, à la sortie d'un bureau de vote. Lassé des promesses non tenues, Abou Charaf, habitant de l'ouest de Mossoul, la partie la plus ravagée par les combats, a décidé de voter blanc.
Source: La Croix May 12, 2018 13:18 UTC