Nous, les Russes qui dénonçons sans équivoque la guerre, nous nous voyons tout de même pointés du doigt. D’ailleurs, la vraie souffrance des Russes dont je parle ne vient pas de ces «inconvenances logistiques», mais de la profonde douleur morale. J’ai horreur des aveux arrachés sous pression sur la place publique tout comme j’ai horreur des dénonciations anonymes. Dénoncer la guerre, ce n’est pas trahir la Russie, comme le dit la propagande russe. Je sais aussi que, tôt ou tard, tous les Russes devront répondre à la question: «Où étiez-vous pendant la guerre?» Comme les Allemands en leur temps.

Source: Le Temps April 08, 2022 05:34 UTC