• Dans les bagnes du tsar, de H. Leivick, traduit du yiddish par Rachel Ertel, L’Antilope, 508 p., 23,50 €La littérature concentrationnaire condense l’abomination du XXe siècle : Varlam Chalamov ou Primo Levi l’ont prouvé à leur corps défendant, traversant l’horreur et l’indicible pour nous instruire sur l’expérience des camps (1). D’où l’ahurissement métaphysique produit par le récit d’un survivant, quand son témoignage atteint au chef-d’œuvre. Il n’en est pourtant pas d’autre pour désigner les souvenirs rédigés in extremis, en 1958, par l’immense poète yiddish H. Leivick (Leivick Halpern). »Il y a surtout deux femmes qui apparaissent, dans chacune des deux parties ; deux amours fugitives mais denses au point de nous poursuivre, deux passantes infinies. Comme si H. Leivick avait conscience, en nous faisant refermer son livre, de refermer une tombe incommensurable, que l’homme n’aura jamais fini de creuser sous ses pas.
Source: La Croix May 02, 2019 04:30 UTC