On parle d’autres femmes…Femmes de combat et de souffrances que je trouve dans le Figaro, le cahier littéraire, où deux livres m’éclairent sur nos actualités…Le premier bouquin s’appelle « les oubliées de l’Arkansas » , l’autrice, Monica Potts, est journaliste, elle revient pour une enquête dans sa ville natale, Clinton, Arkansas, qu’elle a fuit; « un trou, un guêpier, un ne machine à broyer ses habitants », écrit le Figaro, où les filles tombent enceintes à 14 ans, se marient à 15 quand elles ne font pas d’overdose, ne se tuent pas ou ne sombrent pas dans l’alcoolisme. Les parents, eux, sont évangéliques, antivax et pro-Trump…. » A Clinton, Monica, qui enquête sur la mortalité grandissante des femmes blanches sans éducation, retrouve son amie d’enfance Darci, qui elle n’est pas partie, toxicomane en couple avec un type avec qui ça ne rigole pas, elle pense aussi Monica au destin manqué de sa mère…La mère qui est aussi le sujet de l’écrivaine et journaliste italienne Maria Grazia Calandrone, autrice de « Ma mère est un fait divers », qui elle aussi est remontée aux origines, au destin des femmes des Abruzzes où l’on tabassait les filles pour qu’elles consentent au mariage, sur la photo du sien, Lucia la maman de l’autrice, av ait la lèvre fendue, « les yeux opaques de la proie qui feint d’être absente ». En 1965, Lucia se jeta dans le Tibre et mourut, ayant laissé sa fillette bébé endormie sur la pelouse de la villa Borghese, à Rome, et ayant envoyé une lettre afin qu’on la retrouve, et qu’on sache, qu’elle la confiait « à la compassion générale », le mot était beau, la lettre avait été envoyée à l’Unita, le grand journal communiste italien auquel le Figaro rend hommage -Madeleine Riffaud sourit, là où elle est… Je me suis demandé à quel point le calvaire et la bravoure de Lucia dont l’enterrement ne passa pas par l’église appartiennent au passé. Devant la cour s’assises, Abdi et deux autres pirates avaient racontés leurs vies de misère, s’ils étaient nés français, ils ne seraient pas devenus pirates…A sa sortie de prison, Abdi s’est découvert français, au moins de coeur et d’amitié… Mais après tant d’années l’administration s’est souvenue de son passé que parfois ses amis découvrent, au moment où on le défend… Ils ne l’en défendent pas moins, comprend on que l’on change, a ton droit à l’oubli.…Chloé Lemaçon, la veuve de Florent Lemaçon, le skipper tué par nos marins, fait partie des amis de Abdi, elle le soutenait hier à Rennes… Ainsi la vie nous emmène où on ne croyait pas.